Le KGB, un complot contre Pie XII ?
ROME, Lundi 19 février 2007 (ZENIT.org) - Véritable tollé à la suite des révélations de l’ancien général des services secrets roumains, Ion Mihai Pacepa, selon lequel la pièce de théâtre « Le Vicaire » de Rolf Hochhuth, aurait été écrite et utilisée par le KGB pour discréditer le pape Pie XII.
Les révélations du lieutenant général Mihai Pacepa, ancien conseiller du président Nicolae Ceausescu, qui s’est par la suite enfui pour se réfugier aux Etats-Unis, ont été publiées par le National Review Online, une revue télématique américaine d’histoire (cf. Moscow’s Assault on the Vatican).
Dans ces mémoires, l’ancien responsable des services secrets roumains fait part de tentatives d’infiltration au Vatican et d’une attitude politique trop souple du cardinal Agostino Casaroli à l’égard des soviétiques.
Interrogé par Zenit sur la pièce de théâtre « Le Vicaire » de Rolf Hochhuth, qui a donné le coup d’envoi à la campagne de calomnies et de discrédit contre le Pape Pacelli, le Père Peter Gumpel, rapporteur de la cause de béatification de Pie XII, a rappelé que l’œuvre originale, qui durait huit heures, avait été, selon les critiques de théâtre, « manifestement écrite par un débutant ».
Pour améliorer la pièce et faire en sorte qu’elle puisse être jouée, Erwin Piscator, un habile metteur en scène et producteur, est venu en aide à Hochhuth. Selon le Père Gumpel, Erwin Piscator était « manifestement communiste. Réfugié en Union soviétique pendant la Deuxième guerre mondiale, il avait travaillé en Allemagne et aux Etats-Unis auprès de bureaux et d’universités notoirement procommunistes ».
Il est évident pour le Père Gumpel, éminent connaisseur de cette période et de la politique du Saint-Siège pendant les années dont parle l’ancien espion communiste, que « la réduction de la pièce à deux heures et le montage du texte avec les calomnies contre Pie XII sont dus à l’influence de Piscator ».
Quant à la responsabilité de l’Union soviétique dans cette opération, le Père jésuite explique qu’ « au Vatican on savait depuis longtemps que la Russie bolchevique était à l’origine de cette campagne de discrédit contre Pie XII ».
Et pour confirmer ses dires, le Père Gumpel ajoute que « dans les pays occupés par les communistes après la seconde guerre mondiale, ‘Le Vicaire’ de Hochhuth était obligatoirement représenté au moins une fois par an dans toutes les grandes villes ».
Le Père Gumpel affirme encore que les quotidiens et les revues communistes comme l’Unità en Italie et l’Humanité en France, ont fait et continuent de faire une grande propagande à l’œuvre de Hochhuth. Aucun doute donc quant à son influence communiste ».
« Je ne peux affirmer que Hochhuth était un agent des russes, - affirme le Père Gumpel - mais il est évident que son œuvre a été fortement influencée par l’appareil communiste ».
A ce propos, le Père Pierre Blet, historien de renom, lui aussi jésuite, a affirmé plus d’une fois que « le drame de Hochhuth ne fait pas partie de l’historiographie et que, par conséquent, c’est comme s’il n’existait pas. S’il a fait tant de bruit c’est parce qu’il s’agit d’un artifice monté de toutes pièces par Moscou pour guider la campagne contre Pie XII et le discréditer ».
Selon le Père Gumpel, grâce au « Vicaire », Hochhuth a bénéficié de la propagande des communistes mais aussi de celle des ennemis de l’Eglise et il est intéressant de noter que la représentation de la pièce a été refusée non seulement à Rome mais également en Israël ».
Quant à la crédibilité du général Ion Mihai Pacepa, le Père Gumpel a déclaré : « Il ne faut pas oublier qu’il est l’un des plus hauts fonctionnaires des services secrets des pays de l’Europe de l’Est à s’être enfui en Occident et que bon nombre de faits qu’il a rapportés exigent des précisions ».
En ce qui concerne les tentatives soviétiques d’infiltrer des agents au Vatican - des tentatives réussies selon l’ancien espion roumain -, le Père Gumpel a rappelé que dans deux institutions de la Compagnie de Jésus, à savoir l’Institut pontifical d’études orientales et le Collège pontifical Russicum, les soviétiques « ont tenté de faire entrer des séminaristes espions ».
« Il s’agit d’une affaire que je connais directement, a-t-il souligné. Il a été facile de les démasquer car leur attitude a éveillé de tels soupçons qu’ils ont fini par être chassés. Il était évident qu’ils n’avaient pas la vocation ».
Le Père Gumpel doute que des espions soviétiques aient pu avoir accès aux archives secrètes du Vatican et s’emparer de matériel pour monter les calomnies contre Pie XII, comme l’affirme le général roumain.
Mgr Sergio Pagano, Préfet des Archives secrètes du Vatican, a écrit au Père Gumpel que « les documents relatifs à Pie XII, pendant la période dont parle l’ancien espion roumain, n’étaient pas encore aux Archives secrètes. Les documents qui les intéressaient se trouvaient aux Archives de la Secrétairerie d’Etat ».
A ce propos, le Père jésuite a expliqué : « Ceux qui ne savent pas comment fonctionnent les choses au Vatican confondent facilement les Archives secrètes du Vatican et les archives de la Secrétairerie d’Etat ».
Le Père Gumpel a donc confié à Zénith que ces révélations « confirment ce que nous savions depuis longtemps et que le Père Pierre Blet a maintes fois souligné ». Cependant, a-t-il ajouté, « nous ignorions que Hochhuth a été influencé par les soviétiques d’une manière aussi explicite ».
Dans la deuxième partie de ses révélations, le général Pacepa affirme avoir rencontré à Genève Mgr Agostino Casaroli, afin de faciliter un modus vivendi entre le Saint-Siège et l’Union soviétique. Il aurait même été question d’argent.
Pour le Père Gumpel « toute cette partie est bien difficile à croire. Même si je dois avouer avoir été personnellement très sceptique sur l’Ostpolitik et cela non seulement en raison de ce que je savais du monde communiste mais aussi pour ce que plusieurs cardinaux qui vivaient dans la partie occupée par les russes m’avaient raconté ».
Le Père Gumpel a ajouté : « Grâce à mes contacts directs avec les cardinaux Alfred Bengsch de Berlin, Làzlò Lékai et Jòzsef Mindszenty de Hongrie, je peux dire que tous trois étaient contraires à l’Ostpolitik et ne voulaient pas en entendre parler » .
Le Père Gumpel a expliqué qu’il « faut être extrêmement prudents et vérifier les faits. Il est des questions pour lesquelles nous n’avons pas de réponses, par exemple quand a-t-il rencontré Casaroli ? dans quel hôtel ? Il dit par exemple qu’ils ont trouvé des documents des Archives secrètes du Vatican, mais des documents écrits par qui ? Adressés à qui ? A quelle date, quel genre de documents ? etc. ».
« Enfin, a conclu le Père Gumpel, il ne faut pas oublier que les espions doivent justifier leur existence et donner de l’importance même à des choses qui n’en ont pas. Ils se vantent souvent et parfois inventent... ».
Les révélations du lieutenant général Mihai Pacepa, ancien conseiller du président Nicolae Ceausescu, qui s’est par la suite enfui pour se réfugier aux Etats-Unis, ont été publiées par le National Review Online, une revue télématique américaine d’histoire (cf. Moscow’s Assault on the Vatican).
Dans ces mémoires, l’ancien responsable des services secrets roumains fait part de tentatives d’infiltration au Vatican et d’une attitude politique trop souple du cardinal Agostino Casaroli à l’égard des soviétiques.
Interrogé par Zenit sur la pièce de théâtre « Le Vicaire » de Rolf Hochhuth, qui a donné le coup d’envoi à la campagne de calomnies et de discrédit contre le Pape Pacelli, le Père Peter Gumpel, rapporteur de la cause de béatification de Pie XII, a rappelé que l’œuvre originale, qui durait huit heures, avait été, selon les critiques de théâtre, « manifestement écrite par un débutant ».
Pour améliorer la pièce et faire en sorte qu’elle puisse être jouée, Erwin Piscator, un habile metteur en scène et producteur, est venu en aide à Hochhuth. Selon le Père Gumpel, Erwin Piscator était « manifestement communiste. Réfugié en Union soviétique pendant la Deuxième guerre mondiale, il avait travaillé en Allemagne et aux Etats-Unis auprès de bureaux et d’universités notoirement procommunistes ».
Il est évident pour le Père Gumpel, éminent connaisseur de cette période et de la politique du Saint-Siège pendant les années dont parle l’ancien espion communiste, que « la réduction de la pièce à deux heures et le montage du texte avec les calomnies contre Pie XII sont dus à l’influence de Piscator ».
Quant à la responsabilité de l’Union soviétique dans cette opération, le Père jésuite explique qu’ « au Vatican on savait depuis longtemps que la Russie bolchevique était à l’origine de cette campagne de discrédit contre Pie XII ».
Et pour confirmer ses dires, le Père Gumpel ajoute que « dans les pays occupés par les communistes après la seconde guerre mondiale, ‘Le Vicaire’ de Hochhuth était obligatoirement représenté au moins une fois par an dans toutes les grandes villes ».
Le Père Gumpel affirme encore que les quotidiens et les revues communistes comme l’Unità en Italie et l’Humanité en France, ont fait et continuent de faire une grande propagande à l’œuvre de Hochhuth. Aucun doute donc quant à son influence communiste ».
« Je ne peux affirmer que Hochhuth était un agent des russes, - affirme le Père Gumpel - mais il est évident que son œuvre a été fortement influencée par l’appareil communiste ».
A ce propos, le Père Pierre Blet, historien de renom, lui aussi jésuite, a affirmé plus d’une fois que « le drame de Hochhuth ne fait pas partie de l’historiographie et que, par conséquent, c’est comme s’il n’existait pas. S’il a fait tant de bruit c’est parce qu’il s’agit d’un artifice monté de toutes pièces par Moscou pour guider la campagne contre Pie XII et le discréditer ».
Selon le Père Gumpel, grâce au « Vicaire », Hochhuth a bénéficié de la propagande des communistes mais aussi de celle des ennemis de l’Eglise et il est intéressant de noter que la représentation de la pièce a été refusée non seulement à Rome mais également en Israël ».
Quant à la crédibilité du général Ion Mihai Pacepa, le Père Gumpel a déclaré : « Il ne faut pas oublier qu’il est l’un des plus hauts fonctionnaires des services secrets des pays de l’Europe de l’Est à s’être enfui en Occident et que bon nombre de faits qu’il a rapportés exigent des précisions ».
En ce qui concerne les tentatives soviétiques d’infiltrer des agents au Vatican - des tentatives réussies selon l’ancien espion roumain -, le Père Gumpel a rappelé que dans deux institutions de la Compagnie de Jésus, à savoir l’Institut pontifical d’études orientales et le Collège pontifical Russicum, les soviétiques « ont tenté de faire entrer des séminaristes espions ».
« Il s’agit d’une affaire que je connais directement, a-t-il souligné. Il a été facile de les démasquer car leur attitude a éveillé de tels soupçons qu’ils ont fini par être chassés. Il était évident qu’ils n’avaient pas la vocation ».
Le Père Gumpel doute que des espions soviétiques aient pu avoir accès aux archives secrètes du Vatican et s’emparer de matériel pour monter les calomnies contre Pie XII, comme l’affirme le général roumain.
Mgr Sergio Pagano, Préfet des Archives secrètes du Vatican, a écrit au Père Gumpel que « les documents relatifs à Pie XII, pendant la période dont parle l’ancien espion roumain, n’étaient pas encore aux Archives secrètes. Les documents qui les intéressaient se trouvaient aux Archives de la Secrétairerie d’Etat ».
A ce propos, le Père jésuite a expliqué : « Ceux qui ne savent pas comment fonctionnent les choses au Vatican confondent facilement les Archives secrètes du Vatican et les archives de la Secrétairerie d’Etat ».
Le Père Gumpel a donc confié à Zénith que ces révélations « confirment ce que nous savions depuis longtemps et que le Père Pierre Blet a maintes fois souligné ». Cependant, a-t-il ajouté, « nous ignorions que Hochhuth a été influencé par les soviétiques d’une manière aussi explicite ».
Dans la deuxième partie de ses révélations, le général Pacepa affirme avoir rencontré à Genève Mgr Agostino Casaroli, afin de faciliter un modus vivendi entre le Saint-Siège et l’Union soviétique. Il aurait même été question d’argent.
Pour le Père Gumpel « toute cette partie est bien difficile à croire. Même si je dois avouer avoir été personnellement très sceptique sur l’Ostpolitik et cela non seulement en raison de ce que je savais du monde communiste mais aussi pour ce que plusieurs cardinaux qui vivaient dans la partie occupée par les russes m’avaient raconté ».
Le Père Gumpel a ajouté : « Grâce à mes contacts directs avec les cardinaux Alfred Bengsch de Berlin, Làzlò Lékai et Jòzsef Mindszenty de Hongrie, je peux dire que tous trois étaient contraires à l’Ostpolitik et ne voulaient pas en entendre parler » .
Le Père Gumpel a expliqué qu’il « faut être extrêmement prudents et vérifier les faits. Il est des questions pour lesquelles nous n’avons pas de réponses, par exemple quand a-t-il rencontré Casaroli ? dans quel hôtel ? Il dit par exemple qu’ils ont trouvé des documents des Archives secrètes du Vatican, mais des documents écrits par qui ? Adressés à qui ? A quelle date, quel genre de documents ? etc. ».
« Enfin, a conclu le Père Gumpel, il ne faut pas oublier que les espions doivent justifier leur existence et donner de l’importance même à des choses qui n’en ont pas. Ils se vantent souvent et parfois inventent... ».
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