jeudi, novembre 23, 2006

Prêtres mariés ? Difficile en pratique

On peut se poser la question si le célibat n'est pas une raison du déclin du nombre de prêtres en France. Note: quand j'écris "on", je pense surtout aux médias qui ramènent ça dès qu'ils écrivent un article sur la situation des vocations.

La Croix rapporte une enquête sur la situation des prêtres en France, mais c'est particulèrement un article complémentaire (En Alsace-Moselle, des pasteurs réclament les 35 heures) qui retient mon attention.

En effet, on peut y lire que
Il en ressort qu’ils se plaignent des horaires surchargés, des salaires insuffisants, de la vie de famille perturbée et du manque de repères.


Il est très intéressant d'apprendre que des pasteurs qui ne connaissent pas le célibat comme règle de vie, qui sont bien plus sécularisés que nos prêtres, se plaignent de la difficulté de concilier leur charge d'âme et de paroisse avec la vie familiale.

On peut voir dans ces plaintes un argument de poids contre le fait d'avoir des hommes mariés comme prêtres.

La tendance dans notre société individualiste est toujours moins de famille : le divorce qui était une exception devient presque une balise normale dans une vie. Ou encore, chez certains, la famille, vue comme ordre bourgeois, rétrograde, ou simplement à cause de toutes les contraintes qu'elles impose, peut être vue comme une entrave à l'épanouissement de l'individu.

Alors, dans ces conditions, pourquoi vouloir marier les prêtres ? N'est-ce pas un peu le signe de la perte de sens de notre société, qui prend systématiquement le contrepied de ce qui existe et qui marche ?

lundi, novembre 20, 2006

La cathophobie à l'oeuvre

L'utilisation du mot phobie ("peur") comme suffixe pour désigner un sentiment, une attitude, voire un comportement contraire à une société civilisée est de plus en plus courant: il y a eut xénophobie, qui désigne le sentiment regrettable de rejet de l'étranger parce qu'étranger. Depuis sont apparus islamophobie et homophobie, deux mots dont il est difficile de mesurer l'étendue, car ils permettent de qualifier des actes répréhensibles à l'encontre de musulmans ou d'homosexuels parce que la victime est respectivement musulmane ou homosexuelle, et dans ce cas l'utilisation est justifiée, mais ils permettent aussi de disqualifier toute critique, fondée ou non, envers l'islam ou l'homosexualité. Il y a là un problème : une critique fondée est bonne et participe à l'amélioration des choses, alors qu'une critique infondée devrait disparaître devant la véracité des arguments qui lui sont opposés.

Le blocage de toute critique conduit au relativisme, puisque plus rien n'est criticable, il n'est plus possible de montrer les erreurs des uns et des autres, et ensuite au communautarisme, puisque tout est supposé valable.

Un tel cas de figure réduit considérablement la devise républicaine : la liberté de l'individu s'en trouve amoindrie, car la "communauté" s'érige comme un échelon de contrôle supplémentaire de l'individu : ainsi tel intellectuel homosexuel se retrouve rejeté par "sa" communauté car il ose critiquer certaines erreurs tragiques face au SIDA dans ses ouvrages. L'égalité devant la loi est réduite à néant car les différentes communautés fonctionnent différement. Enfin la fraternité n'existe plus non plus, la communauté devient ce qui relie les individus entre eux, et non plus la nation dans son ensemble.

On peut se demander quelle est les raisons non plus de la faiblesse mais de la démission du politique devant tout cela. Une des raison vient rapidement à l'esprit : le marketing électoral. En effet, il est plus facile de flatter un groupe d'individus afin de se l'acheter, que de construire une vraie politique basée sur une vision : ainsi le financement des mosquées par l'argent publique, ou les promesses de mariage et d'adoption pour les homosexuels, tout cela enrobé de mots creux comme "tolérance", "progrès" etc.

Considérant tout cela, on peut se demander si l'utilisation du mot cathophobie, comme ce blog le fait, est une bonne idée ou non. Cependant, il recouvre une réalité, un malaise que vivent les catholiques et qu'il conviendrait d'illustrer afin de ne pas croire qu'il s'agit d'un pas de plus dans le communautarisme.

Par exemple, entendons-nous souvent des politiques condamner les actes de dégradations d'église ? Pas vraiment. Il y a eu la Duchère ces derniers jours, où les choses ont enfin bougé. Mais avant ? Qui a condamné la destruction totale de l'église Ste Bernadette en 2001 à Limoges ? Il suffit de voir les réactions lorsqu'un lieu de culte non catholique est dégradé pour ressentir un malaise dû à la différence de traitement.

A cela s'ajoute la tentative de "dépoussiérage" de la loi de 1905. Il était interdit de financer des lieux de culte avec l'argent publique, an nom de la laïcité. Cette loi ne paraît pas démocratique puisqu'à l'époque où elle fut décidée, la très grande majorité de la population du pays était catholique. Les catholiques ont dû s'en accomoder, et aujourd'hui certains veulent la changer pour permettre à l'islam de s'installer. La différence de traitement est manifeste : on veut autoriser pour les uns ce que l'on a interdit aux autres pendant 101 ans. Malaise.

Nous avons eu droit au film Indigènes qui veut apprendre aux Français la dette qu'ils ont envers 300 000 soldats des colonies venus libérer la France. C'est très bien, car il faut rendre justice à leur décision, à leur courage et à leur sacrifice (et j'espère qu'à l'avenir la France rendra hommage aux harkis, dont le drame est continuellement passé sous silence). Mais personne ne met en évidence que parmi les 1,4 millions de jeunes hommes morts lors de la première guerre mondiale, la très grande majorité était encore une fois catholique. Non, 90 ans plus tard on enlève même la croix (!) du monument aux mort de la Der des der dans un petite village, au nom de la laïcité.

Si on parle de l'Eglise ou des catholiques pendant la guerre, c'est de la seconde dont il s'agit, c'est pour faire un procès d'intention sur un supposé silence de Pie XII et de là, la complicité tacite de l'Eglise. On nage en plein délire. S'il y a un dignitaire religieux qui s'est illustré pendant la guerre par sa collaboration active avec le nazisme, c'est bien l'ex-Grand Mufti de Jérusalem, Hajj Amin Al-Husseini (en anglais ici), qui recrutait des bosniaques musulmans pour la Waffen-SS bosniaque Handschar (la page n'existe pas en français, désolé), et oncle de Yasser Arafat. En recrutant des SS, Al-Husseini allait contre l'interdiction faite par les autorité religieuses musulmanes locales de collaborer avec les nazis. Pourquoi nos contemporains ignorent-ils tout cela ?

Pour terminer, trois évènements récents illustrent encore cette cathophobie : une manifestation contre l'installation d'une statue en l'honneur de Jean-Paul II avec l'argent publique. Là encore le problème est patent : il y a manifestation au nom de la laïcité contre une statue d'un homme d'état, car il était le chef des catholiques, mais nos défenseurs de laïcité ne se déplacent pas lorsqu'un lieu de culte d'une autre religion se construit avec l'argent du contribuable. Et la cour de cassation vient de casser un jugement qui reconnaissait qu'une publicité parodiant la Cène de Léonard de Vinci constituait une offense envers la foi catholique. On lira avec profit l'article de Patrice de Plunkett. Et il y a eu l'affaire de la Nuit Blanche dans la chapelle royale de Versailles, qui s'est heureusement bien terminée. Malaise, trois fois malaise.

On peut le voir, la cathophobie est une réalité dans notre pays. Et je ne décris le dénigrement médiatique continuel auquel nous avons droit.

Alors que faire ? Evangéliser, à temps et à contretemps, du simple citoyen au chef d'entreprise, au journaliste, au juge et juge et au chef politique. Montrer les racines pourries de la cathophobie. Et changer la culture.

mardi, novembre 14, 2006

La Duchère : ça continue :(

L'église qui a déjà subi une profanation et tentative d'incendie le 28 octobre dernier vient de repasser encore une fois par l'épreuve du feu: la sacristie a connu des visiteurs qui cette fois-ci ont mis le feu aux objets de culte.

Il est difficile de dire si ce sont les mêmes auteurs que la profanation d'il y a quelques semaines.

C'est en tout cas vraiment triste et lamentable, et c'est tout à fait inadmissible.

On peut constater (enfin !) un peu de considération de la part des autorités. Ce n'est pas trop tôt : Jacques Chirac a
"condamné très fermement cet acte odieux et a demandé au gouvernement de tout mettre en oeuvre pour rechercher et arrêter ses auteurs, afin qu'ils soient très sévèrement punis" (via le SB)

Après l'incendie et la destruction totale de l'église Ste Bernadette à Limoges en 2001, les incendies d'églises par des satanistes en Bretagne, cette affaire doit rappeler aux catholiques et aux gouvernants qu'il y a des groupes de personnes qui en veulent au chrétiens, et qui désormais passent à l'acte.

Le climat cathophobe qui règne dans notre beau pays y est-il pour quelque chose ?

jeudi, novembre 09, 2006

Pourquoi Benoît XVI fait de la réconciliation avec les « intégristes » une priorité

Le Figaro de ce matin a une analyse intéressante à propos de la réconciliation éventuelle avec les lefebvristes.

L'article est intéressant, rappelle quelques vérités concernant la sémantique utilisée (messe en latin est une utilisation impropre, par exemple).

Mais cet article a avant tout l'avantage de ne pas utiliser la langue de bois, et de mettre clairement en avant les deux contradictions principales des opposants au retour des lefebvristes chez nous:
On peut s'étonner par ailleurs de trouver les plus hostiles à l'égard de ces catholiques séparés de Rome (« Pourquoi cet homme devait rester dehors », titrait La Vie au lendemain de la réintégration de l'abbé Laguérie) parmi les plus ouverts au dialogue avec les autres confessions chrétiennes et les autres religions. Il est également paradoxal que ceux qui s'inquiètent de la coexistence de deux missels et défendent mordicus l'unité liturgique au sein de l'Église ne se soient pas émus jusqu'à présent de l'extrême diversité née des libertés prises au nom de la « créativité ».


Je pense que oui les lefebvristes doivent revenir, et que cette question de rejet de l'ancien rite est absurde, ou alors masque quelque chose d'autre (mais quoi ?): en effet, une messe qui a été la vie de l'Eglise pendant plusieurs siècles, qui a été dite par et qui a fait tant de saintes personnes (St Jean-Marie Vianney, St Louis-Marie Grignon de Montfort, Ste Thérèse de Lisieux entre autres) ne saurait être mauvaise ou erronée.

Par contre, le calendrier liturgique du rite tridentin devrait être adapté à celui du rite actuel: en effet, si j'assiste un dimanche à une messe tridentine, je n'aimerais pas avoir l'impression d'avoir loupé quelque chose la semaine suivante quand je suis de retour dans ma paroisse. Je me permets d'écrire cela en réponse à la citation, car j'ai déjà eu l'occasion de me plaindre ici du n'importe quoi liturgique que j'ai trop souvent vu.

Voilà voilà, mes deux centimes sur la question...

lundi, novembre 06, 2006

Profanation et feu dans une église de Lyon

Vu sur le Salon Beige : l'église de la Duchère à Lyon, été profanée le 28 octobre dernier. Une moto y a été embrasée à l'intérieur.

L'église doit être réparée pour être rendue au culte.

La nouvelle n'est pas tout à fait fraîche (elle date du 3 novembre). Mais depuis je n'ai rien vu, rien entendu concernant d'éventuelles réactions.

Un petit billet pour briser le black-out.

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