mercredi, octobre 03, 2007

La peur de l'an Mil

Il y a bien longtemps, les gens vivaient dans la servitude et la pauvreté. Il devaient travailler dur pour payer leurs impôts à leur seigneur et à l'Eglise. Ils n'avaient que des racines à manger, étaient sales car ils n'avaient pas l'eau courante et idiots car ils n'allaient pas à l'école. Et surtout, l'Eglise les gardait dans la peur de la fin du monde qui devaient arriver en l'an Mil afin de les exploiter et de garder ses privilièges.
La fin du monde a-t-elle eu lieu? Non, nous sommes là pour le prouver. Alors ce n'est pas la peine de croire à ce que dit l'Eglise...

Voilà grosso-modo ce que nos historiens de comptoir nous racontent entre deux coups de rouge.

Sauf que... cette histoire de la peur de l'an mil est un mythe. Nous n'avons pas de document à ce jour qui montre que cette peur ait existé. On ne peut pas exclure que quelques uns aient cru à une proche fin du monde, mais ce n'est pas quelque chose de spécifique à l'an Mil.

Depuis mon enfance, c'est quand même la peur qui règne. Jamais au nom de la religion, non. Souvent au nom de la science, mais aussi au nom de la politique.

Par exemple, dans les années 80, l'apocalypse nucléaire nous guettait, les méchants soviétiques braquaient sur nous leur vilains SS-20 alors que les USA allaient nous protéger avec leurs gentils Perschings. Ça c'était pour la politique.

Pour la science c'est plus croustillant, car la science est supposée être rationnelle et éviter ces croyances apocalyptiques, à l'inverse de la religion.
On peut commencer par la peur de l'an 2000. Souvenez-vous, dans les années 1990 le monde courrait à sa perte car les informaticiens avaient oublié les deux chiffres marquant le siècle dans toutes les dates. Les avions allaient nous tomber sur la tête, les centrales nucléaires exploser etc. Bon, on est toujours là.
Il y a la maladie de la vache folle, ça c'est un truc scientifique. On nous a promis une éventuelle épidémie de Creutzfeld-Jacob dans un futur lointain. Il y a aussi peut-être des astéroïdes ou des comètes qui peuvent nous percuter et provoquer un cataclysme comparable à celui de la disparition des dinosaures.

Il suffit d'allumer son poste de télévision (dénommée la boîte à âneries par ses détracteurs) pour découvrir de nouvelles raisons d'avoir peur, une peur annomilesque.

En ce moment le truc pour se faire des frayeurs, c'est le réchauffement climatique. Si si, nous sommes tous condamnés et c'est de notre faute, parce qu'on pollue trop, nous envoyons trop de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Dixit un prix Nobel de la paix. La paix ce n'est pas scientifique, mais si un prix Nobel de la paix le dit c'est que ça doit être vrai quand même.

Personnellement j'ai du mal à croire qu'avec une présence de seulement 0,0382% dans l'atmosphère, notre cher gaz carbonique soit responsable de ce fameux réchauffement. Mais enfin bon, je peux me tromper.

Il y a sans doute des changements climatiques qui s'opèrent, comme il y en a toujours eu au cours de l'histoire. Par exemple les Vikings ont pu s'installer au Groenland (le pays vert¸ ça devait être bien gelé là-haut) il y a environ un millier d'années. Le climat de l'époque était plus chaud que ce qu'on pense généralement, cette période s'appelle l'optimum médiéval. Les ours polaires devaient souvent se noyer à cette époque, je suppose. Et les glaciers dont le recul est souvent présenté comme une conséquence et une preuve du réchauffement climatique, étaient à la même époque plus reculés qu'aujourd'hui.

Dans cette histoire, ce n'est pas les changements climatiques qui sont inquiétant (on s'adaptera), mais les risques de dérive totalitaire. En effet, si l'homme est responsable de la catastrophe annoncée, alors il lui incombe de tout faire pour l'éviter. C'est un effort collectif afin de sauver la planète, et selon la vulgate sur ce sujet, le temps presse. Cela implique que toute opinion contraire, toute critique, est potentiellement dangereuse pour la survie du monde. Au mieux celui qui pense différement est un andouille, au pire un criminel en pensée qui doit être voué aux gémonies et qui doit être mis à l'écart.

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