lundi, mars 17, 2008

Euthanasie, mort, perte d'espoir, noir, ténèbres

J'avoue que je n'arrive pas à comprendre tout ce qui se fait autour de cette malheureuse bourguignonne, atteinte d'une maladie orpheline, incurable, défigurante, douloureuse, et qui réclame le droit à l'euthanasie.

En effet, si elle veut mettre fin à ses jours, elle peut le faire de différentes façons, sans avoir besoin d'une législation spécifique pour cela.

Un double sentiment de révolte me traverse à propos de cette histoire:
  • D'abord, la révolte face à la souffrance de cette femme et de sa famille, qui n'est pas acceptable.

  • Ensuite la révolte face à ces partisans de l'euthanasie, qui ne proposent que la mort comme réponse à ce malheur.

La souffrance est occasionnée par une maladie incurable et orpheline. C'est sa rareté qui empêche toute recherche, car les crédits sont alloués aux maladies les plus courantes. On peut être certain que l'autorisation de l'euthanasie dans un tel context hypothèquera davantage toute future recherche sur cette maladie (et d'autres).

Beaucoup de nos contemporains n'ont plus d'espérance car la société sécularisée les coupe de Dieu. Un des rares espoirs qui leur reste se trouve dans la médecine, qui peut les soigner et guérir en cas de pépin. L'autorisation de l'euthanasie leur enlèvera le peu qui leur reste.

Enfin je voudrais signaler combien cette histoire est porteuse d'inversion des valeurs: en effet, je viens de lire sur e-deo que la ministre C. Boutin a déclaré à la radio:
Je suis scandalisée qu’on puisse envisager de donner la mort à cette femme parce qu’elle souffre et qu’elle est difforme.

Jean-Luc Romero, président le l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (sic) se scandalise quant à lui qu'un ministre qualifie cette malade de "difforme". L'expression est sans-doute malheureuse, mais quel est le plus grand scandal : une expression malheureuse, ou la mort et non la guérison, comme réponse à la souffrance ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis à peu près certain que des gens étaient favorable à la demande d'euthanasie de cette malheureuse parce qu'elle était défigurée. Cela me fait penser au livre de Marcel Jouhandeau "Monsieur Godot intime" dans lequel son personnage est défiguré par la lèpre et il demande à sa femme "peut-on encore voir que je souris?" Les critiques y avaient vu la marque ultime de l'optimisme. Bon d'accord c'était un roman alors que la souffrance morale et physique de Chantal Sébire était bien réelle. Chaque malade est un cas particulier et l'erreur dans cette affaire est justement que l'on veut légiférer pour tous les malades.

Mickaël a dit…

C'est la façon de faire actuelle: on prend un cas particulier et on brode dessus pour attendrir l'opinion et faire avancer des législations qui autrement ne passeraient pas.

Anonyme a dit…

Mais vous savez, c'est ainsi que fonctionne la France, ses médias, son opinion publique.
En France, c'est la devise "je souffre donc je suis" ou "je souffre don je vaux".
La pitié, la compassion servent en France à faire arrêter de réfléchir les gens.
Si Mme Sébire souffre, elle a forcément raison. Comment donner tort à quelqu'un qui souffre? "Mais regardez donc son visage, comment pouvez-vous pensez qu'elle a tort de demander la mort?". Voilà ce qu'on dit.
En effet, c'est choquant, on est trés ému. Pour autant, la réflexion continue.
Prenons la justice : en France, elle pardonne au lieu de punir bien souvent. Le coupable, dès qu'il est arrêté, devient victime. Il est victimisé, on lui trouve des excuses, on lui pardonne, on le relâche (tout de suite ou avant la fin de sa peine).

En gros, oui, on attendrit les gens pour mieux les manipuler.

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